Entre ses routes de pierres brillamment entassées les unes contre les autres, qui nous guident sous d’imposants murs jaunes, roses et azuléjos, Lisbonne est fière-pète. Digne des grandes villes d’Europe, elle regorge d’histoires et de prestige. Elle se tient droite parmi ses chemins vallonnés. Je déambule dans la ville colorée sans en connaitre un seul quartier. Sans attente ni préjugé, j’ouvre grand les yeux et les oreilles. J’ai le « Olà » qui se fait aller, les commerçants accostés sur le porche de leur boutique me répondent d’un grand sourire.
Je sais que le cœur de la ville se trouve près de la rivière alors je descends les côtes sinueuses en me réjouissant de me pas avoir à les remonter – le populaire tram Electrico 28 fera le travail à ma place. J’arrive à la Praça do Comércio qui, aujourd’hui devenu un grand espace central duquel une statue de José 1er s’élève fièrement, aura été un jour été le Palais de Ribeira qui fut détruit à la suite du tremblement de terre en 1755. Cet endroit gigantesque en plein centre de la vieille ville fascine par son étendu, mais surtout, par sa couronne de bâtiments néoclassiques qui lui rend honneur. Les endroits pour manger et y prendre un verre sont nombreux.
Mon favori demeure le quai jonchant la rivière. Pas de chaises. Pas de table. Pas de service. Sans prétention, les pieds dans le vide. Je m’assois sur ce quai de ciment qui m’offre une place au premier rang sur l’une des plus belles scènes de la ville. Le soleil termine sa journée se couchant tranquillement sur le magnifique Ponto 25 de April. Puisque le Portugal permet de boire dans ses rues, un vinho verde m’accompagne et j’ai cet heureux épuisement aux joues tant je souris.
Lorsque le lendemain, je continue ma visite aléatoire dans la ville de Lisboa, j’aperçois un magasin charmant qui rappelle une ambiance de cirque des années 50. Ce qui jonche les murs de haut en bas, ce sont des centaines de cannes de sardines sous toutes les saveurs inimaginables. Quatre vendeurs tiennent la boutique, mains croisées dans le dos, comme des vendeurs de balayeuses prêts à vous conseiller sur la meilleure marque de la maison.
J’opte pour les sardines à la sauce terriyaki et continues mon escapade jusqu’à un excellent restaurant de tapas, le By the wine. Son plafond est entièrement conçu de bouteilles de vin vides, entassées les unes contre les autres. Les murs sont faits de bois et de pierres donnant ainsi l’impression d’être dans une taverne. On troc les chopes de bière pour une sélection de vins locaux raffinés. Les gens y sont beaux, le service discret, mais impeccable. Le serveur m’apporte des bulles rosées, Lancers Bruto Rosé. Portugaises, fraiches et délicieuses. Le restaurant offre différentes tapas, du populaire Bacalhau (morue) à la pieuvre, passant par de nombreuses charcuteries et un excellent fromage de chèvre fondants. Je remarque que les charcuteries sont directement tranchées d’une pièce grosse pièce de viande à l’arrière du bar. Comme on prépare un Bloody Cesear, les barmans du By the wine découpent les charcuteries au fur et à mesure qu’elles sont commandées.
L’heure avance et je décide de prendre le taxi pour me rendre dans la Bairro Alto. Mon chauffeur, qui ne parle pas un mot anglais, mais qui porte le béret (ce qui excuse tous les torts du monde) me laisse à un endroit quelconque. Il prononce « couché de soleil » en portugais. Dans ce petit carré de vie, on y retrouve de la musique jazz live et de nombreux petits bistros de style « foodtruck » que l’on appellera plutôt les « winetruck » pour des raisons évidentes. De jeunes lovers sont assis par terre, les jambes croisées en indien, face l’un à l’autre. Ils s’embrassent sans penser à demain. Sous ce soleil rosé, on ne peut pas leur en vouloir.
Selon moi, Lisbonne est le genre d’endroit qui se visite comme le cœur vous en dit, sans préparatif ni horaire. Il faut s’y abandonner pour savoir l’aimer. Ainsi, on tombe au bon endroit, au bon moment. Dans cette ville, tous les racoins sont de bons endroits et de bons moments. Dans de minuscules rues, j’y ai vu des petites mamies étendre leur linge du haut du 4e étage de leur appartement vert-turquoise et j’en étais fascinée. J’ai vu des gens vouloir m’aider lorsque, map en mains, je traversais les rues. Ils me parlaient en portugais et j’ai vite compris que ce n’est pas ma réplique « Disculpe, I don’t understand Portuguese » qui ne les arrêtait. Ils ne me laissaient pas partir tant que, dans mon visage, je feignais avoir compris. J’ai donc pris de nombreuses mauvaises routes, celles-ci m’amenant dans les meilleurs points de vue en ville, les « Miraduros » du Portugal.
Alors, à Lisbonne, pour une fois, perdons le Nord.
Stéphanie Bureau
Gagnante du concours 4 destinations, 1 blogueur.
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